André NOCQUET (1914-1999) fut l'un des pionniers des arts martiaux en France.
Dès l’adolescence, il a pratiqué la culture physique puis la lutte gréco-romaine. En 1932 sa passion pour l’éducation physique l’a conduit à Paris à l’école Desbonnet, fondée par le père de la culture physique en Europe. Parallèlement il a suivi les cours de Maurice DOLTO, protagoniste de la kinésithérapie moderne. Lors de ses études secondaires et supérieures, certains de ses enseignants lui ont permis de découvrir le Ju-Jutsu, encore très méconnu en France. En 1936, titulaire des brevets de gymnastique et de kinésithérapie, André NOCQUET a ouvert d’un cabinet de culture physique et thérapie à Angoulême.
A partir de 1938 il a étudié le Judo avec Mikinosuke KAWAISHI qui lui a décerné la 56ème ceinture noire de France en 1945. André NOCQUET a considérablement contribué au développement de cette discipline dans le sud-ouest de la France dès cette période : sa reconnaissance lui a valu d’être nommé pour la formation les instructeurs de la police à Bordeaux.
En 1949, il a commencé l'apprentissage de l'Aïkido auprès de Minoru MOCHIZUKI. En 1952, il a poursuivi auprès de Tadashi ABE, dont il a reçu le grade de ceinture noire en 1954. C'est par l'intermédiaire Tadashi ABE qu'André NOCQUET a eu l'opportunité d'aller étudier l'Aïkido au Japon de 1955 à 1957, à la faveur d'une mission consacrée au recensement de méthodes de soins japonaises que lui a confiée le gouvernement français au titre de son métier de kinésithérapeute. Pendant ce séjour, le soutien de l'académicien Georges DUHAMEL (instigateur de l'accord culturel bilatéral franco-japonais) a permis de surmonter la barrière linguistique en organisant l'intervention du philosophe francophile Itso TSUDA comme interprète.
A Tokyo, André NOCQUET a suivi quotidiennement les cours des instructeurs du Hombu Dojo (Kisshomaru UESHIBA, Koichi TOHEI, Shigenobu OKUMURA, Kisaburo OSAWA et Hiroshi TADA...) et les cours et les stages de Morihei UESHIBA ; il a également bénéficié de leçons particulières de ce dernier. La présence cet étudiant occidental, initialement le seul à vivre avec la famille UESHIBA, a suscité un intérêt médiatique pour l'Aïkido ; en outre, ses contacts dans les ambassades ont permis de favoriser le rayonnement international de cette discipline.
Lorsqu'en 1960 Tadashi ABE a quitté la France pour retourner au Japon, il a désigné André NOCQUET comme son successeur pour la transmission de l'Aïkido. Morihei UESHIBA a officialisé cette responsabilité en 1962, en le nommant représentant technique pour la France. Dans les années 1970, André NOCQUET a oeuvré avec Nobuyoshi TAMURA et Hiroo MOCHIZUKI à la formalisation d'un programme d'enseignement de l'Aïkido et à la mise en place du diplôme d'Etat d'instructeur en Aïkido.
Jusqu'à la fin de sa vie, André NOCQUET n'a eu de cesse de promouvoir l'Aïkido, en tant que sport mais également en enseignant aux forces de police et à l'armée. Profondément marqué par les idéaux humanistes et pacifistes de l'enseignement qu'il a reçu au Japon, André NOCQUET a oeuvré à leur diffusion dans toute l'Europe à travers sa pratique, ses conférences et ses publications.